Page:Variétés Tome VIII.djvu/101

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Si tu lis cest escrit, ne te sembleront riens
Après le faux mary par cauteleux moyens
Trompant femme, oncle, tante, et seurs et senateurs.



finit par être pendu à Toulouse, aux branches de l’orme du Palais. Il avoit, comme nous l’a dit Montaigne, écrit longuement sur le procès qui nous occupe. Son ouvrage à ce sujet, ou plutôt ses commentaires, que Du Verdier qualifie de très doctes, furent imprimés à Paris et à Toulouse par diverses fois (Bibl. franç., édit. R. de Juvigny, t. 1, p. 482). En voici le titre, d’après l’une des meilleures éditions : Arrest memorable du parlement de Tholose, contenant une histoire prodigieuse d’un supposé mary, enrichi de cent et onze annotations par M. Jean de Coras ; Paris, Galiot du Pré, 1572, in-8. Hugues Sureau (Suræus) en fit une version latine, imprimée à Francfort, chez Wechel, 1588, in-8. On peut lire, sur cet ouvrage, ce qu’en a dit Jean Coras, le poète, dans la notice latine qu’en sa qualité de membre de la même famille, il a consacrée au jurisconsulte toulousain, et consulter aussi les Mémoires de littérature de Sallengre, t. 2, 1re partie, p. 224. — L’histoire de Martin-Guerre eut du retentissement jusqu’à l’étranger, surtout dans les Pays-Bas. Hubert Goltz donna à Bruges, en 1565, une édition du commentaire de Coras ; et Jean Cats fit de cette aventure le sujet d’un poème en hollandois que Caspar Barlæus traduisit en vers héroïques latins. Je n’ai pas besoin de dire que tous les recueils de causes célèbres en ont répété le récit avec plus ou moins d’exactitude. La relation la plus circonstanciée est celle qui se trouve dans les Imposteurs insignes de J. B. de Rocols, 1728, in-8, t. 1, p. 318. Nous y recourrons pour l’éclaircissement de plusieurs faits.