Page:Variétés Tome VIII.djvu/114

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un fils, et disoit les moyens, le temps, le lieu, les personnes quy avoient esté employez à ceste affaire quand leur fils fut né, en quelle maison, le prestre quy le baptisa et en quelle eglise ; et disoit tout cela avec une telle asseurance, et par si bon ordre, qu’il ne sembloit pas seulement le raconter aux juges, mais le leur representer et faire voir à l’œil. Passant plus oultre à ce qui ne pouvoit estre cogneu que du mary, dict ce qu’ils avoient faict auparavant leur union matrimonialle le jour des nopces, quel prestre les avoit espousez et mariez, quy avoit assisté au banquet, quelle robbe avoient porté les convives, les propos qui avoient esté tenuz au soir, que fut le don qu’on leur porta pour le chaudeau, quelles gens estoient entrez en la chambre, et ce qu’ils avoient fait avant son partement, y adjoustant (ce quy est estrange et diaboliquement incomprehensible) qu’un jour estans allez aux nopces de leurs parens, pour autant que le lieu estoit trop etroict pour les conviez, il fallut que Bertrande se coucheast avec une sienne cousine, et qu’ils avoient ensemble accordé que, quand chacun seroit endormy, il s’en iroit auprès d’elles24.

Il dit aussi la cause de son departement et les maux qu’il avoit endurez pendant son voyage, les villes où il avoit git et demeuré, tant en Espaigne qu’en France, ce que cy après par le rapport du vray mary fut entierement attesté comme veritable ; et de faict Bertrande n’y pouvoit rien con-



24. Ces détails ne se trouvent pas dans les autres relations.