Page:Variétés Tome VIII.djvu/156

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ma balle sur le dos en mesme temps, et aussi si je savois jouer du baston à deux bouts selon l’antique coustume, en disant : J’atrime au passeligourd du tout, c’est-à-dire je desroberay bien. Je ne sçavois rien alors ; mais ils me monstrèrent fidellement, et avec beaucoup d’affection, ce que dessus, et outre m’apprindrent à faire de mon baston le faux montant17, le rateau, la quige habin, le bracelet, l’endosse18, le courbier19, et plusieurs autres bons tours. Mon compagnon me trouva passé maistre, dont il fut bien resjouy.

Belle subtilité pour faire taire les chiens.

Nous assemblasmes nombre de blesches et coesmes, et deliberasmes de peausser en un bon village où y avoit force volaille ; mais il y avoit des plus meschans chiens du monde, qui nous vouloient devorer. L’un de noz compagnons, fort ex-


et condamnations. Chose estrange et inaudite, et toutes-fois bien veritable et tesmoing irrefragable de la meschanceté de ce siècle. » (Édit. Champollion, t. 2, p. 533.)

17. « C’est un tour de baston subtil et le rateau une autre façon très adroite ; la quige habin, le trompe-chien, le bracelet, un sublime tour de baston, qui se peuvent comprendre par l’expérience. » (Note de l’auteur.)

18. V., sur ce mot, Fr. Michel, Études de philologie comparée sur l’argot, p. 7, et notre t. 3, p. 221–222.

19. Tout ce qui est dit ici ne devra plus laisser de doute sur l’étymologie de la locution entendre le tour de bâton, déjà en usage au 16e siècle. V. Des Periers, édit. L. Lacour, coll. elzev., t. 2, p. 78.