Page:Variétés Tome VIII.djvu/220

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son un jeune garson, fils d’une pouvre veuve du lieu de Crupie8, qu’on a pandu le sus dit jour, acusé d’avoir esté à l’asamblée pour precher.

Le 7e d’avril 1686, Michel R., mon fils, m’a quité pour s’analer à Lion, et de là à Genève, pour fait de religion.

Le 12 mai 1686, Isabiau Gounon, ma fame, m’a quité pour aler à Lion, et de là s’en est alée à Genève9.

Le 29 novembre 1688, jour de saint André, l’on a fait le feu de joy pour la prise de Felisbourg par Monseigneur le Dauphin, avec grant réjouissance.

Le 6e faivrier 1689, le lieutenant de la compagnie de Monsieur de Mariane, cavaliers logés en Alès, a été dans ma grange de Lille à l’eure de dix après midy, accompagné de six cavaliers et du sieur Lambert, châtelain dudit Alès, et de M. de Fages, disant avoir été averti d’avoir asamblé de monde en ma dite grange pour fait de religion, ce qui etoit faux.

Dieu me garde de faux temoins et de la main de la justice !

S. Monier, de Dieulefit, avec un homme qui est aveugle, de Bordiaux, ont eté pandus à Valence, pour acusé du crime d’asamblée.



8. Cruspies, canton de Bourdeaux, département de la Drôme.

9. Il est bon d’observer que ces assemblées n’avoient rien de séditieux. Les religionnaires lisoient les saintes Écritures, les pasteurs y prêchoient la plus pure morale, et l’on terminoit ces exercices religieux en priant pour le roi et la famille royale. (Note de Buchon.)