Page:Variétés Tome VIII.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

j’osoye ou vouloye entreprendre, ce seroyt à moy chose impossible ; pourquoy, editeur du tout, je te supplie très humblement qu’il te plaise begninement recepvoir ma voulenté en excuse de mon pouvoir. Ce faict, vindrent devers le dit seigneur plusieurs grands princes de son sang : c’est assavoir, très haults et puissans prince le roy de Navarre, reverendissime cardinal de Lorraine, Messieurs les ducs de Vandomoys, compte de Sainct-Pol3, Guise, accompagnez de plusieurs grans seigneurs ; ausquelz seigneurs declara les bonnes nouvelles, et, de commun accord, de joye commencèrent à lermoyer, et, depuis revenuz, remercièrent Dieu de la fortune prospère ; et soubdain commencèrent à sonner les cloches, tronpestes, clerons, haultboys, au devant le logis du roy et par toute la ville, mesmement la grant cloche d’icelle, où avoit este donné le signe especial, l’artilherie par si grand impetuosité, que ciel et terre le tout s’assembloit. Ce tumulte parechevé, commencèrent feux à esire allumez, tellement que par toute la ville de Bourdeault on eust dict : « Voylà Bourdeault en semblable ruyne que la cité de Troye quant fut ruynée par les Grecz. » Les carfours garnis de tables rondes, vin, viandes, menestriers jouans de leurs instrumens par une si doulce melodie. Finablement, toute ycelle nuyt vous n’eussiez veu par les rues que flambeaulx allumez, festins, excès de peuple crians uniquement : « Vive le


3. François de Bourbon, comte de Saint-Pol, frère du duc de Vendôme, dont le nom précède le sien, et qui étoit lui-même frère du roi de Navarre.