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du Procez de Baif.

 
Car Nemesis sçait bien son cas,
Et n’en faut point d’autre asseurance
Que ce grand chancelier de France,
Qui, poussé de juste equité,
Verra son infidelité.
Nostre homme, à trois pieds barbe grise,
Pour mettre à chef son entreprise
Et tenir le monde en erreur,
Aux passages fait le pleureur,
Comme un cocodril plein de feintes,
Effrontement jette ses plaintes,
Prescrit son terme à vendredy.
Mais après tout cela je dy,
Pour mieux jouer son personnage,
Qu’il devoit dire davantage
Et demander courtoisement
Jusques au jour du jugement :
Car, quoy qu’il allonge et qu’il cause,

    112), que le fils de Baïf avoit été pour quelque chose dans cette continuation de l’entreprise lyrique. Il nous parle, en effet, d’un Claude Baliffre, surintendant de la musique du roi Henri IV, qui, sauf une légère altération de nom, pouvoit bien être pris pour le fils du fondateur de la première académie musicale ; malheureusement Jaillot a prouvé que Sauval s’étoit trompé (Recherches sur Paris, quartier Saint-Eustache, p. 4–5), et nous, par surcroît, nous venons de faire voir que le fils du poète s’appeloit, non pas Claude, mais Guillaume. Il ne faudra donc plus dire, comme l’ont fait MM. Lazarre dans leur livre d’ailleurs si estimable, Dictionnaire des rues de Paris, 2e édit., p. 184, que ce Claude Baillifre, qui a donné son nom à une rue bâtie sur des terrains que lui avoit concédés le roi, étoit le fils du poète.