Page:Variétés Tome VIII.djvu/342

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Que quatre cens pains pour un jour
Seroient tirez de vostre four ;
Mais, Dieu mercy, nostre disette
Nous a renoué l’aiguillette,
Et, s’il falloit fournir de pains
À un million de putains
Et tant d’autres honnestes filles,
On affameroit les familles.
S’il falloit nourrir la Du-Bois,
La Babeth et la Du-Beffrois,
La Neveu8, Toynon, Guillemette,
La de la Tour, la l’Espinette,
La Gantière, la Du-Fossé,
La Chappelle, la Du-Houssé,
la Desmaison, la Hautemotte,
La Dufresnois et la Tourotte9,
Et mil autres belles putains
Desquelles les Marais sont pleins10 ;



8. De toute la liste, il n’y a que celle-ci dont le nom soit resté. Elle est nommée par Boileau dans la 4e Satire, v. 33, et nous la retrouvons dans le Courrier burlesque de la paix de Paris. (V. les Courriers de la Fronde, édit. C. Moreau, t. 2, p. 356.) D’après le vers de Boileau, il paroît qu’elle finit par se marier, et la note que Brossette a mise sur ce passage nous apprend que les seigneurs de ce temps-là ne firent nulle part de débauches plus scandaleuses que chez elle.

9. On peut opposer à cette liste, pour le seizième siècle, la pièce ayant pour titre : Ban de quelques marchands de graines à poil et d’aucunes filles de Paris, 1570. La nomenclature est beaucoup plus complète, et chaque nom a son adresse.

10. Sur les filles de ce quartier, V. t. 2, p. 346.