Page:Variétés Tome X.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sortoit par l’autre : surtout pour les reprimandes d’une vieille dame qui lui faisoit souvent des leçons. Enfin, je n’aurois jamais achevé si je voulois dire tout ce qu’on entend à l’oreille d’une coquette, et tout ce que j’appris au service de celle-là ! Elle l’étoit si fort qu’après avoir trompé tout le monde, tout le monde la quitta.

——--Vous qui pensez avec adresse
——--Fourber et coqueter sans cesse,
——--Même chose vous aviendra,
——--Autant vous en pend à l’oreille ;
——--Et quiconque coquetera
——--Craigne une avanture pareille.

« Enfin, après m’être beaucoup ennuyé avec la belle dont je viens de parler, je faillis à perir absolument, car une demoiselle suivante nous vola et me separa des emeraudes avec les quelles j’étois depuis un temps si fâcheux ; si bien que je fus brisé en mille pièces et mis au billon avec quelque passement d’argent11. Je ne fus pas plutôt en cet état qu’il ne tint presque à rien que je ne fusse donné à ces hommes impitoyables et cruels qui, à force de coups de marteaux, mettent l’or en feuille ou en couleur. J’étois anéanti, si cette dernière aventure me fût arrivée, et je te laisse à penser le grand plaisir que j’aurois eu, ou quel avantage ce doit être de servir à la do-


11. Les passements d’or et d’argent venoient d’être interdits par l’ordonnance du 27 novembre 1660, et comme notre louis d’or, le billon, où l’on fondoit les pièces décriées, les attendoit. V. notre t. I, p. 224.