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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/118

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Il tira de sa poche un bout de carton et répliqua en se redressant avec un effort à l’arrogance :

— Voici mon coupe-file, que mademoiselle a déjà vu… Tristan Meffray, envoyé spécial de l’Agence América.

— Et après ? C’est l’Agence qui vous a chargé de venir ici ?

— Ou…i. (Mais je vis bien que l’homme mentait). J’ai besoin de compléter ma précédente interview… dans laquelle il n’a été question que de l’allunissage (il appuya sur le mot avec une intention sardonique) de mademoiselle… et je suis venu, à la faveur de ce déguisement que je vous prie comme elle de vouloir bien excuser, lui demander quelques détails sur la façon dont elle a recueilli les cosmozoaires qui sont en train de répandre leurs bienfaits sur la capitale.

Je répliquai avec violence :

— Cosmozoaires ? Vous avez dit cosmozoaires ? D’où tenez-vous ce terme ? Aucun journal ne l’a encore employé…

— M. le professeur Nathan a eu l’extrême obligeance de me documenter sur l’invasion du lichen. Le papier dont il m’a donné la matière est à cette heure sous rotative. Je dois reconnaître qu’il m’a refusé toute indication sur la résidence de mademoiselle. Mais je venais de l’apprendre par ailleurs. Personne d’autre qu’une astronaute… et il n’y en a encore qu’une au monde… ne pouvait garder dans sa chambre, dans une mallette fermée par une serrure de bazar, un bec de tuyère en matière