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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/126

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tendu que je la laisserais aller seule ; mais, depuis la déclaration du reporter de l’América, je tenais à l’accompagner, pour adresser à Nathan les reproches que méritait, à mon avis, son impardonnable indiscrétion.

Malgré les règlements, qui interdisent de se servir à deux d’une cabine publique, je pris place à l’appareil avec Aurore, dans le bureau de poste de la Madeleine.

— Allo, oui le professeur Nathan. Que me voulez-vous, mademoiselle Lescure ? Je suis en train de déjeuner.

La brusquerie coupante de son ton me révolta. D’un geste impulsif, j’arrachai le cornet des mains d’Aurore et lâchai tout à trac :

— Allo, Monsieur le professeur. Ici Gaston Delvart. Je suis avec Mlle Lescure. Elle a eu ce matin une aventure très désagréable ; un journaliste qui venait de chez vous, et auquel vous aviez eu le tort de livrer les confidences qu’elle vous a faites sous le sceau du secret…

— Monsieur Delvart, votre jeunesse seule excuse votre emportement et votre étourderie. Je ne vous reconnais pas le droit de juger ma conduite ni de suspecter ma parole. Mlle Lescure m’a demandé le secret uniquement sur le lieu de sa résidence. Si le reporter de l’Agence América l’a découvert, je n’y puis rien. À chacun son bien. À Mlle Lescure le fait brutal de la découverte des cosmozoaires ; quant à mes conclusions à leur sujet,