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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/138

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abordent sur un astre prêt à les recevoir, nous répondrons que la nature, dans son exubérance infinie, n’a pas de ces calculs utilitaires et mesquins. La loi du moindre effort est une invention anthropomorphique. Même sous nos yeux, dans le monde des choses terrestres, la nature répand avec une prodigalité sans mesure les germes : œufs, graines et spores, dont l’infinie majorité sont détruits, annihilés sans aucun profit pour la vie. Une morue, un hareng femelle, pondent plus d’un million d’œufs chacun ; une mère-termite, des centaines de mille ; et que l’on songe encore aux graines ailées des ormes, aux spores des champignons…

Mais combien de vetos de la nature, en apparences inéluctables, la science n’a-t-elle point déjà transgressés ? La fusée M. G. 17 a enfreint cette interdiction et, par l’ingéniosité de son pilote qui a su les récolter, a ramené intacte sur terre une provision de germes météoritiques.

Toutefois, si la science n’était à nouveau intervienne après leur arrivée au sol terrestre, les cosmozoaires captés par Mlle Lescure ne se seraient pas développés dans les présentes conditions naturelles. Tout comme une graine terrestre exige une température et un degré d’humidité et de lumière déterminés, ces cosmozoaires ont besoin pour éclore de radiations qui n’existent dans la lumière des soleils que pendant leur jeunesse ardente ; ils étaient destinés à une planète recevant de son astre