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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/140

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2o Cette mise en train effectuée, les rayons X deviennent inutiles. Du tissu initial produit sous leur influence, sont nées les spores B, qui se dispersent, et auxquelles il suffit de rencontrer un champ électromagnétique pour germer à leur tour et produire le lichen, la Xénobie, dont l’évolution continue indéfiniment, par générations successives.

Mais cette évolution qui se poursuit dans les champs électromagnétiques présente un caractère exceptionnel, que la science n’a plus guère l’occasion d’observer dans notre vieux biocosme ou l’élan vital est amorti, presque à bout de course : l’effervescence, la hâte en quelque sorte frénétique de cette création à l’état naissant, qui se rue à la conquête de formes nouvelles.

S’agit-il là de l’allure propre à cette création… de l’allure à laquelle les xénobies se reproduiraient, à l’origine de leur évolution, sur une planète vierge qu’ils viendraient d’ensemencer ? C’est fort possible, mais nous n’avons aucun moyen de le vérifier. En tout cas, leur « temps », le rythme qui préside à leur développement, n’a rien de commun avec celui de la vie connue de nous. C’est le temps accéléré, affolé, d’une création à ses débuts de conquête. Les heures, pour elle, équivalent à des siècles, à des millénaires pour les espèces terrestres. En quelques heures, les générations successives de la xénobie évoluent tout autant que les grandes espèces animales ou végétales de notre création ont évolué au cours d’une période géologique entière. Le