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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/174

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sur le Métro et les tramways. Sur les chemins de fer électrifiés, État, Orléans, désorganisation complète et trafic virtuellement suspendu au départ de la capitale. Au P. L. M., de nombreux fils télégraphiques aériens s’étaient rompus, entre Paris et Villeneuve-St-Georges, sous la surcharge du Lichen. Les rapides du Midi avaient jusqu’à deux heures de retard ; et là-bas, entre Marseille et Nice, dans la zone envahie par la Xénobie, régnait un désarroi pire encore.

Je venais de lire que le Conseil des Ministres s’était réuni pour discuter de la situation, et que la rentrée des Chambres était avancée au 25 octobre, lorsque le carillon tubulaire tenant lieu de sonnette à la porte de mon appartement retentit… Aurore, déjà ? En avance d’un quart d’heure ?… Je m’élançai… !

C’était Luce de Ricourt, avec son frère.

Je dus lui laisser voir mon peu d’enthousiasme devant cette visite aussi intempestive qu’imprévue, et Luce parut y prendre un malin plaisir.

— Tu ne nous attendais pas, hein, mon vieux Tonton ! On te dérange ?

— Pas du tout. Entrez donc… Et par quel hasard êtes-vous à Paris ? Je vous croyais à Cassis jusqu’au 30.

Alors seulement je m’avisai que Géo était porteur d’un volumineux paquet. Il me le remit.

— Tes toiles, que l’hôtelier du Cendrillon m’a chargé de te porter, sur ma demande. J’ai cru cela plus prudent