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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/177

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doivent présentement vous attendre en gare de Paris… Avec tout cela, le mal était fait, Cassis n’avait plus une maison indemne. Les hôteliers sont furieux et navrés ; les étrangers sont tous partis pour La Ciotat, Bandol, Saint-Cyr… Et nous, ce n’est qu’après Chalon que nous avons compris que nous en trouverions autant à Paris. Autant, et pis ! Car ce qui n’était là-bas qu’une petite incommodité, dans un village, risque de tourner à la catastrophe dans une grande capitale, où tout dépend de l’électricité.

— En somme, chère mademoiselle, interrompit Luce d’un air perfidement affable et apitoyé, le professeur Nathan a beau dire, vous avez fait là un triste cadeau à l’humanité. Nous commencions déjà à soupçonner, depuis la guerre, que les découvertes de la science ne sont pas toutes bonnes. Mais vous me direz que vous avez rapporté en compensation l’or lunaire.

Aurore tressaillit.

— En effet, je dois être considérée comme une criminelle…

Cette allusion à l’or lunaire, était-elle de la part de Luce une gaffe involontaire ou une méchanceté ?… À la hâte avec laquelle Géo s’interposa, je penchai pour la seconde hypothèse. Alburtin avait dû leur dire que la Fusée n’avait pas atteint la Lune.

— Moi, reprit Géo, je ne pense pas que l’opinion publique soit tentée de vous accuser, mademoiselle. On a beau savoir, par les révélations de la Presse, que le