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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/199

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« Hâtons-nous d’ajouter que pareille mesure de prudence a été prise en France également. Les astronautes américains ne trouveront pas chez nous les facilités qui leur sont désormais refusées dans leur propre pays, pour réaliser leurs funestes expériences. Une interdiction identique a été formulée, et signifiée dès leur arrivée au Bourget à MM. Oswald Lescure et Lendor-J. Cheyne, par M. Guyon, sous-chef de la Sûreté…

« … L’exemple des États-Unis a été suivi aussitôt par nombre de pays, dont la liste s’accroît d’heure en heure. À l’instant où nous mettons sous presse, on peut citer, comme ayant coupé toutes communications matérielles avec la France : le Canada, la République de Cuba, le Mexique, l’Angleterre, l’Allemagne, la Hollande, l’Italie, l’Espagne, la Grèce… À l’exception de la Belgique, qui déclare s’associer à notre destin, la mise en interdit s’étendra bientôt à la planète entière… La France traitée comme l’étaient au moyen âge les lépreux et les pestiférés ! Une excommunication telle qu’en fulminait l’Église contre les hérétiques et schismatiques !… Il est impossible d’évaluer, même approximativement, les pertes que cette situation sans précédent va causer au commerce, à l’industrie et à la vie nationale ».

Mes soucis personnels s’étaient fondus dans une angoisse plus vaste, débordant mon simple égotisme. Sur Paris, avec la France ainsi isolée du reste de l’humanité,