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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/299

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pas, il est impossible d’oublier son existence, car il subsiste une brigade spéciale des X et un sous-secrétaire de la Xénobie.

Le lichen a gagné de proche en proche toute la terre habitée, en dépit de la fermeture des frontières nationales, qui fut reconnue vaine et à quoi on renonça très vite. Il ne se passe pas de mois, et presque pas de semaine, qu’on n’annonce, en France ou à l’étranger, une épidémie de lichen, qu’il faut combattre aussitôt par une diète sévère d’électricité, l’isolement et la désinfection.

Dans les pays chauds, en particulier, la Xénobie règne à l’état endémique.

Il est vrai que les poussées vitales à grande envergure ont presque entièrement cessé, que les spores ont beaucoup perdu de leur pouvoir reproducteur, et que l’on a découvert, dans les vapeurs d’iode, le stérilisant idéal ; mais le danger n’a pas disparu et ne disparaîtra vraisemblablement jamais.

À nous qui avons traversé les péripéties de la Grande Panne, il nous est resté une certaine méfiance des appareils électriques. Ceux qui ont vu de près les Chimères osent à peine se servir du téléphone ou tourner un commutateur d’éclairage. Cette phobie s’est atténuée et elle n’atteint pas les nouvelles générations, mais celles-ci, comme nous, devront « vivre dangereusement ». L’ennemi cosmique, implanté sur la terre, nous tient sous sa menace perpétuelle.

Autre conséquence : l’interdit continue à peser, en