Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/116

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dèrent aux conversations des marchands et aux opérations de négoce. Et (chose plus étonnante encore !) pour encadrer dignement l’effigie du Christ et la montrer au peuple, l’église ne demande rien de nouveau à l’art ; elle se contente des ajustements consacrés à l’effigie de l’empereur, dans l’augusteum des apsides. L’église, en venant ainsi habiter les palais de justice et les bourses des anciens, cachait, elle, sous une démarche singulière, une large espérance, et se livrait-elle, dans la conscience de son avenir, à une saisissante allusion ? Voulait-elle, sous cette figure, marquer qu’un jour elle entendait disputer à l’ordre civil, et sa puissance, et ses richesses, et sa juridiction ? Peu nous importe, ce n’est point là une question d’art. Ce qu’il nous suffit de savoir, c’est qu’un monument purement païen devint le patron et le type du temple chrétien. La nef oblongue, terminée par un hémicycle, et coupée quelquefois par une nef transversale, les longues colonnades intérieures, les bas-côtés et les travées ; tout ce qui se rattache, enfin, à la forme basilicale, après tant de siècle d’essais et de variations, occupe encore une place éminente dans les données de l’architectonique chrétienne. Quoi qu’il en soit, on peut dire que, longtemps après Constantin, le christianisme n’avait encore rien innové en fait d’art, de façon que beaucoup d’auteurs ont pu reculer de règne en règne, et au gré de leur judiciaire ou de leurs renseignements, la fin de l’art antique. Nous devons enregistrer ici que plusieurs, et non sans quelques raisons, n’ont pas hésité à la