Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/276

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ciations pour le travail dans les pays lointains ; car, en Europe, on retrouve partout les traces de cette école. Et qu’on ne croie pas que nous n’ayons point regardé les choses d’assez près, et que nous fassions ici confusion. Nous pensons avoir reconnu avec assez d’exactitude les travaux qui appartiennent en propre à l’école pisane, et qui découlent directement de l’impulsion spéciale imprimée par Niccola. Ils ont, en effet, un caractère assez frappant, pour qu’on puisse les distinguer de tous ceux qu’ont laissés les artistes concurrents pendant la grande transformation qui s’opéra à peu près simultanément, dans les différents foyers de l’art, à la fin du moyen-âge, dans toutes les branches de l’école byzantine, soit grecque, latine, rhutenique, arabe, italienne, lombarde, allemande, espagnole ou française. C’est tout ce que nous pouvons en dire pour éveiller l’attention, et marquer, comme il convient en ce sens, la véritable valeur des Pisans. Nous tâcherons de donner un jour un travail assez complet, et depuis long-temps entrepris, sur les embranchements, les disjonctions, et la règle intérieure des écoles et des compagnies artistiques du moyen-âge. Quant à la direction technique suivie par l’école pisane, ce que nous avons dit de son fondateur suffit pour en rendre compte, si nous ne nous sommes point trompés. Les Pisans, tous architectes et architectes voyageurs et occupés, tous s’arrêtant avec amour dans les vieilles traditions de l’architecture, ne virent guère dans la sculpture qu’un moyen d’ornementation. Malgré quelques statues, isolées,