Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/284

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ses ancêtres, et on grava sur son tombeau cette épitaphe :


Stephano Florentino pictori, faciundis imaginibus ac colorandis figuris nulli unquàm inferiori.

Affines mœstiss. pos. vix. an. XXXXIX (8).



Cette double biographie, dans laquelle le Vasari nous présente deux artistes de caractère si différents, suffirait à répondre à plusieurs erreurs assez graves que nous avons généralement rencontrées chez les écrivains qui ont parlé de l’époque de l’art dont nous nous occupons dans ce volume. Ainsi, par exemple, on a dit et répété, sur la foi d’on ne sait quels témoignages, que la peinture était restée stationnaire pendant tout ce qu’on appelle la première période de l’art italien ; c’est-à-dire depuis Giotto, jusqu’au moment où apparurent les Dello, les Paolo Uccello, les Masaccio, les Peselli, les Lippi, les Benozzo, les Sandro, les Ghirlandai ; de façon, ajoute-t-on intrépidement, que tout le mérite des successeurs immédiats de Giotto consista simplement à ne pas laisser déroger la peinture du point où il l’avait su porter. C’est en finir bien vite avec des hommes tels que Stefano, le Giottino et l’Orcagna, pour ne citer que des Florentins. C’est payer bien peu généreusement les œuvres consciencieuses et originales que ces vieux et vénérables maîtres nous ont lais-