Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/383

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nier soupir sur la croix ; l’âme du bon monte au ciel à la joie des anges, et l’âme du mauvais tombe au pouvoir des démons qui la tourmentent de mille manières. Mais on doit surtout admirer les attitudes et la douleur de ces anges qui pleurent autour du Christ, et ces esprits qui paraissent réellement fendre les airs dans leur vol. Malheureusement cette peinture, après avoir été maltraitée par le temps, fut encore moins épargnée par les moines qui en détruisirent les dernières traces, lorsque, l’an 1560, ils élevèrent une voûte à la place de l’ancien plafond gâté par l’humidité.

À la même époque, Simone peignit en détrempe la Vierge, saint Luc et d’autres saints. Ce tableau est signé, et se trouve aujourd’hui à Santa-Maria-Novella, dans la chapelle des Gondi  (4). Notre artiste enrichit également trois façades du chapitre de la même église de compositions très-heureuses  (5). Au-dessus de la porte d’entrée, il représenta la vie de saint Dominique, et, sur la seconde façade, l’ordre des prédicateurs combattant les hérétiques, désignés sous l’emblème de loups cherchant à dévorer des brebis que défendent des chiens noirs et blancs. On voit ensuite des hérétiques convertis déchirer leurs livres et confesser leurs fautes. Leurs âmes franchissent alors librement la porte du paradis. Dans le ciel resplendit la gloire de Jésus-Christ et des saints, tandis que sur la terre les voluptés et les vains plaisirs sont figurés principalement par des femmes assises, parmi lesquelles on remarque Madonna Laura vêtue de vert et avec une