Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/387

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de Simone un beau tableau en détrempe qui fut porté à Pistoia et placé sur le maître-autel de l’église de San-Francesco. Enfin ils retournèrent tous les deux à Sienne, leur patrie, où Simone entreprit, au-dessus du portail de Camollia, une immense composition représentant le Couronnement de la Vierge, qui resta imparfaite, car il mourut bientôt après, l’an 1345 (6). Il fut profondément regretté par toute la ville et par son frère Lippo, qui lui donna une sépulture honorable à San-Francesco, et acheva plusieurs ouvrages qu’il avait commencés. Pour mener à fin la Passion que l’on voit à Ancône, sur le maître-autel de San-Niccola, Lippo imita le même sujet que Simone avait déjà traité dans le chapitre de Santo-Spirito à Florence. Ce tableau renferme de beaux morceaux ; les chevaux sont bien posés, et les gestes des soldats, qui ne savent s’ils viennent de crucifier le fils de Dieu ou un imposteur, sont pleins de variété et de vivacité. Lippo termina également dans l’église souterraine de San-Francesco à Assise, pour l’autel de Sant’-Elisabetta, huit figures à mi-corps, d’un bon coloris, et parmi lesquelles on remarque la Vierge et saint Louis, roi de France.

Simone avait ébauché en outre, dans le grand réfectoire du couvent de San-Francesco, plusieurs petits sujets et un Crucifix que l’on peut voir encore aujourd’hui dans le même état, c’est-à-dire simplement dessiné en rouge avec le pinceau sur le crépi de la muraille ; tels étaient les cartons des fresques de nos vieux maîtres. Après avoir distribué leur