Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/411

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le notaire et le juge qui contribuèrent à la condamnation de notre artiste, et Cecco d’Ascoli, fameux magicien d’alors (3). Un peu au-dessus, un moine hypocrite sort d’un tombeau, et tente de se glisser furtivement dans les rangs des bons, mais un ange le découvre, et le rejette au milieu des réprouvés.

Andrea avait un second frère, nommé Jacopo, qui cultivait avec peu de succès la sculpture, et pour lequel il faisait parfois des maquettes en terre. Il lui vint donc fantaisie de voir s’il se rappellerait les principes de cet art qu’il avait jadis étudié à Pise, comme nous l’avons dit. Il se mit à l’œuvre et obtint des résultats qu’il sut utiliser plus tard. Il s’adonna ensuite de toutes ses forces à l’architecture, pensant qu’il pourrait en tirer parti. Il ne se trompa point, car l’an 1355 les Florentins, ayant acheté plusieurs maisons pour agrandir la place du Palais, près duquel ils voulaient élever une magnifique loge destinée à offrir un abri aux citoyens, ouvrirent un concours où chaque artiste fut admis à proposer ses plans pour cette grande entreprise, en même temps que pour le bâtiment de la Monnaie. Les projets de l’Orcagna furent unanimement proclamés supérieurs à ceux des premiers maîtres de la ville. Cette loge fut construite en pierres de taille sur les fondements qui avaient été jetés du temps du duc d’Athenes. Contre l’usage universellement établi, il substitua aux cintres aigus la forme ovale, remarquable par sa grâce et sa beauté. Rien ne manquerait à cette loge, si l’on avait eu soin de l’appuyer contre San-Romolo, mais elle est tournée au nord,