Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/428

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la gloire et la renommée, que pour l’amour de l’argent qui, de nos jours, est le seul mobile de tant d’artistes.

Son désintéressement fut cause qu’il mena une vie dure, pénible et presque misérable. Il mourut phthisique, à l’âge de trente-deux ans (5). Ses parents lui donnèrent une sépulture à la porte del Martello, près du tombeau de Bontura.

Giottino eut pour élèves Giovanni Tossicani d’Arezzo, Michelino, Giovanni dal Ponte et Lippo. Le plus habile de tous ces artistes fut sans contredit Giovanni Tossicani. Il imita le style de son maître, et laissa en Toscane beaucoup de travaux, parmi lesquels on distingue la chapelle de Santa-Maria-Maddalena des Tuccerelli (6), dans l’église paroissiale d’Arezzo, un saint Jacques peint sur un pilastre de l’église du château d’Empoli, et plusieurs tableaux qui étaient dans la cathédrale de Pise, mais qui ont été remplacés depuis par des ouvrages modernes. Enfin il peignit, pour la comtesse Giovanna, femme de Tarlato da Pietramala, dans une chapelle de l’évêché d’Arezzo, une Annonciation, un saint Philippe et un saint Jacques. Ces peintures, quoique entièrement gâtées par l’humidité, furent d’un grand secours, et apprirent beaucoup à Giorgio Vasari lorsqu’il refit le saint Jacques et le saint Philippe, peu de temps après que Maestro Agnolo d’Arezzo eut restauré l’Annonciation. On conserve encore dans cette chapelle, construite et décorée aux dépents de la comtesse Giovanna, l’inscription suivante, gravée sur une tablette de marbre :