Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/449

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traduisent en latin. Tous les disciples d’Agnolo firent honneur à leur maître. Ses fils, auxquels il laissa plus de cinquante mille florins, déposèrent ses restes dans le tombeau qu’il avait élevé, l’an 1387, à Santa-Maria-Novella. Le portrait d’Agnolo, peint par lui-même, se voit à Santa-Croce dans la chapelle des Alberti. Il s’est représenté de profil, avec un peu de barbe et un chaperon rose, dans le tableau de l’empereur Héraclius portant la croix. Ses dessins ne sont pas très corrects, comme on peut en juger par ceux que nous conservons dans notre recueil (5).

Nous ne dirons que quelques mots sur Agnolo Gaddi. Ses pères étaient depuis longtemps en possession de la faveur de leurs compatriotes, et avaient amassé de l’argent dans les grands travaux dont ils furent constamment chargés. Toutefois, quand Taddeo en mourant confia l’enfance de ses deux fils à l’habile Giovanni de Milan et au consciencieux Jacopo di Casentino, il entendait en faire des peintres comme lui, et il est juste de dire que sa sollicitude les plaçait en bonnes mains. Giovanni de Milan, l’homme qui laissa les chefs-d’œuvre d’Ognisanti et de l’église d’Assise, pouvait les avancer dans l’art, et Jacopo di Casentino, celui qui fut élu pour régler les intérêts de la corporation des artistes, pouvait les dresser à une vie tranquille et pure. Le premier fils de Taddeo mourut jeune. Son frère,