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LE BERNA,
PEINTRE SIENNOIS.


Trop souvent, hélas ! la mort arrête un artiste au moment même où il allait atteindre le but désiré. Une fatalité déplorable frappa ainsi dans la fleur de l’âge le pauvre Berna de Sienne, dont les ouvrages nombreux annonçaient le plus rare talent. On voit de lui à Sienne plusieurs fresques dans deux chapelles de l’ église de Sant’-Agostino, où il avait déjà représenté sur une muraille, qui depuis fut détruite, l’Histoire d’un jeune homme que l’on conduit au supplice. On ne peut rien imaginer de plus parfait. La pâleur de la mort couvre le visage du malheureux, qu’un moine essaie de ranimer par ses exhortations. Il faut que le Berna se soit pénétré bien profondément de l’horreur de cette situation, pour avoir pu la rendre avec tant d’énergie que la réalité même n’offrirait rien de plus saisissant.

À Cortona, il peignit, entre autres choses, la plus grande partie des voûtes et des parois de l’église de Santa-Margherita, qui appartient aujourd’hui aux Récollets. De Cortona il se rendit à Arezzo, l’an 1369,