Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/521

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fait jusqu’alors, est remarquable par le dessin, l’exécution et l’expression. Je ne suis donc pas étonné que plusieurs artistes habiles aient su tirer parti de différents morceaux de cette composition. Lorenzo laissa en outre, dans la même église, beaucoup d’autres figures, et décora de sa main deux chapelles.

À la même époque, Lorenzo fit le tabernacle de la Cuculia, celui de la rue de’Martelli, et au-dessus de la porte del Martello de Santo-Spirito, un saint Augustin présentant à des religieux la règle de son ordre. À la Santa-Trinità, dans la chapelle de Neri Compagni, il peignit à fresque la vie de saint Gio. Gualberto, et plusieurs traits de la vie de sainte Lucie dans la grande chapelle de l’église dédiée à cette sainte. Dans ce dernier ouvrage, il introduisit le portrait du donateur, Niccolò da Uzzano, et ceux de divers citoyens. Ce Niccolò fit construire, sur les modèles de Lorenzo, un palais près de Santa-Lucia, et commencer une école entre le couvent des Servites et celui de San-Marco, c’est-à-dire à l’endroit où sont aujourd’hui les lions. Cet édifice, digne d’un prince, ne fut pas achevé, l’argent laissé par Niccolò ayant été dépensé dans les guerres de Florence. La mémoire de ce généreux citoyen n’en peut être ternie, mais il n’est pas moins déplorable que sa volonté n’ait pas été obéie. Celui qui désire laisser après soi quelque monument doit le mener à fin pendant sa vie, et ne se pas fier à ses héritiers, qui trop souvent oublient les obligations qui leur sont imposées. Mais retournons à Lorenzo. Il pei-