Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/548

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peu de mots les résultats personnels obtenus par notre Jacopo. Sa fontaine de la place de Sienne, sa porte de la basilique de San-Petronio, à Bologne, ses statues et ses tombeaux de Lucques nous donnent une idée complète des laborieux efforts et des savantes recherches auxquelles il dut se livrer pour entrer dans la carrière d’un perfectionnement destiné à ne plus s’arrêter. Docile à l’appel d’affranchissement poussé par les Giotto et les Niccola, sous sa main le marbre et le bronze reviennent au mouvement, à l’expression, à la force, à la vie, l’âme ne fuit plus le corps, l’idée n’est plus ennemie de la forme, on pressent la solution prochaine du problème. La statuaire a brisé ses chaînes, ses mains ne sont plus condamnées à balayer bêtement les sentiers honteux du plagiat, elle secoue ses membres endoloris, un sang généreux circule dans ses veines ; ses muscles se dessinent avec vigueur, sa poitrine se gonfle de fierté, ses yeux brillent d’intelligence, son front rayonne de génie, sa bouche va s’ouvrir pour lancer un cri de triomphe et de liberté.

NOTES.

(1) Dans sa première édition, Vasari ne parle pas de la statue équestre de Giovanni Ubaldini.

(2) Voyez la vie d’Andrea de Pise et celles de Donatello et de Filippo Brunelleschi.