Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/580

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de l’infant frère du duc de Calabre, et beaucoup d’ornements émaillés.

Luca chercha ensuite le moyen de peindre sur des plaques en terre cuite. Il exécuta, comme essai, dans un médaillon, au-dessus du tabernacle d’Orsanmichele, les instruments et les armoiries des compagnies des artisans. Il acheva également dans le même endroit deux médaillons en relief : le premier, pour la compagnie des apothicaires, représente la Vierge Marie ; le second, pour la communauté des commerçants, renferme un lys placé sur un ballot entouré de festons, de feuillages et de fruits d’une vérité inimitable. Enfin Luca fit dans l’église de San-Brancazio un tombeau en marbre surmonté de trois demi-figures et de la statue couchée de Messer Benozzo Federighi, évêque de Fiesole. Il peignit sur les pilastres de ce mausolée des guirlandes de fruits et de feuillages avec un tel art, que la peinture à l’huile ne pourrait produire plus d’effet. Les ombres et les lumières sont merveilleusement traitées. Certes, si une plus longue vie eût été accordée à Luca, on aurait vu sortir de ses mains des choses encore plus étonnantes. Il avait commencé, peu de temps avant sa mort, des essais de peinture sur terre cuite. J’en ai trouvé plusieurs fragments dans sa maison, qui me font croire qu’il aurait facilement réussi, s’il n’eût été frappé prématurément par la mort qui souvent se plaît à étouffer le génie au moment même où il allait doter le monde de quelque invention utile.

Luca laissa après lui ses frères Ottaviano et Agos-