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ques et en perspective, la voûte des Peruzzi, dans les angles de laquelle il plaça les quatre Éléments, accompagnés d’animaux symboliques. En rapport avec la terre, il mit une taupe ; avec l’eau un poisson ; avec le feu la salamandre ; avec l’air le caméléon, qui en vit et qui en prend toutes les couleurs. Mais comme notre bon Paolo n’avait jamais vu de caméléon, petite bête assez semblable à un lézard, il fit, par une erreur singulière, un énorme chameau ouvrant une large bouche et engloutissant l’air.

Paolo laissa des études innombrables. Ses héritiers trouvèrent des coffres pleins de ses dessins. Certes, dessiner est une bonne chose ; mais peindre vaut encore mieux : une toile ou un panneau se conserve plus longtemps qu’une feuille de papier. Au milieu d’une foule de figures, de perspectives, d’oiseaux et d’animaux d’une beauté merveilleuse, que renferme notre recueil, nous possédons une couronne si soigneusement profilée, qu’elle n’a pu sortir que de la main patiente de Paolo.

Malgré son étrangeté, il avait en haute vénération les représentants des arts. Désirant transmettre leurs traits à la postérité, il conservait un tableau dans lequel il avait introduit le peintre Giotto, l’architecte Filippo Brunelleschi, le sculpteur Donatello, le mathématicien Giovanni Manetti, son intime ami, avec lequel il avait de fréquents entretiens sur Euclide. Enfin, il se plaça lui-même à côté de ces hommes, comme peintre de perspectives et d’animaux.

On raconte qu’ayant été chargé de figurer l’In-