Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/660

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son Orsino, sur le mont Giordano. Mais l’air de ce pays étant contraire à sa santé, il revint à Florence, où il peignit, dans l’église del Carmine, près de la chapelle del Crocifisso, un saint Pierre qui existe encore aujourd’hui (1). Cette figure, qui fut très-admirée par les artistes, lui fit allouer la chapelle des Brancacci, où il représenta, outre les Évangélistes, plusieurs traits de l’histoire de saint Pierre : sa Vocation à l’apostolat, le Reniement, la Prédication, la Tempête, et la Guérison miraculeuse de Pétronille. Dans ce dernier tableau, on voit, devant le portique du temple, un pauvre malade demandant l’aumône à saint Pierre, lequel, n’ayant ni or ni argent à lui donner, le rappelle à la santé avec un signe de croix. Ces compositions se distinguent par un style large, un coloris harmonieux, un dessin plein de vigueur et de relief, et certaines qualités entièrement nouvelles et en dehors de la manière de Giotto. Masolino fut surpris par la mort, avant d’avoir mené à fin cette entreprise. Il peignait avec facilité, et terminait ses ouvrages avec un soin et un amour incroyables. Sa mort, causée par l’excès du travail, l’enleva prématurément à l’âge de trente-sept ans, et détruisit ainsi toutes les espérances qu’il avait fait concevoir. Ses productions datent de l’an 1440 environ (2).

Paolo Schiavo, l’auteur de la Madone et des figures qui ornent l’encoignure des Gori, à Florence, s’efforça de suivre la manière de notre artiste.

J’ai souvent considéré les ouvrages de Masolino, et je trouve son style très-différent de celui de ses