Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/707

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des lettres l’appelaient à Rome. Les consuls et les intendants, voyant que leurs sollicitations étaient impuissantes pour le retenir, mirent en jeu le crédit de ses amis et un présent en argent que l’on trouve consigné sur le registre de l’œuvre, à la date du 26 mai 1417. Mais Filippo resta inébranlable et partit pour Rome. Il s’y livra encore à de sérieuses études pour se préparer à soutenir la lutte qu’il avait engagée.

En conseillant d’appeler de nouveaux architectes, il s’était flatté d’avoir de nombreux témoins de son succès plutôt que des compétiteurs capables de lui enlever la victoire. Les marchands florentins qui résidaient en France, en Allemagne, en Angleterre et en Espagne, avaient reçu ordre de ne rien épargner pour envoyer à Florence les artistes les plus habiles et les plus renommés de ces pays. Beaucoup de temps se passa avant qu’ils pussent arriver à Florence. Enfin, l’an 1420, tous les maîtres ultramontains, toscans et florentins, s’étant réunis, Filippo quitta Rome et vint se joindre à eux. L’assemblée fut tenue dans l’œuvre de Santa-Maria-del-Fiore, en présence des consuls, des intendants de la fabrique et des citoyens les plus considérables. Il s’agissait de recueillir tous les avis et d’arrêter définitivement les moyens d’achever la coupole. On invita chaque architecte à exposer ses projets. Ce fut alors à qui enchérirait d’extravagance et de ridicule. L’un prétendait qu’il fallait établir des piliers d’où partiraient des arcs qui soutiendraient la charpente destinée à porter le poids de la coupole ; un