Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/724

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cette place et plusieurs autres charges avec autant d’habileté que de sagesse.

Bientôt, les deux voûtes étant sur le point d’être terminées, il s’agit de mettre la dernière main à l’ouvrage. Déjà Brunelleschi avait exécuté à Rome et à Florence plusieurs modèles en terre et en bois qu’il tenait cachés. Il résolut d’achever d’abord la galerie, et il composa, à cet effet, divers dessins qui restèrent après sa mort dans l’œuvre de l’église, et qui depuis ont péri par l’incurie des préposés. De nos jours, on a construit la huitième partie environ de cette galerie ; mais sur les conseils de Michel-Ange Buonarroti, on l’a abandonnée  (5).

Filippo fit ensuite lui-même un modèle de la lanterne octogone, en harmonie complète avec la coupole et d’une beauté ravissante. Il y plaça l’escalier qui devait conduire à la boule, et personne ne s’en doutait, car il en avait caché l’ouverture à l’aide d’un petit morceau de bois. Ce projet réveilla l’envie qui dormait depuis quelque temps. Tous les maîtres florentins se mirent à produire des lanternes ; il y eut même jusqu’à une femme de la maison Gaddi qui osa entrer en concurrence avec Filippo. Il se contenta de rire de cette folle présomption. Ses amis lui disaient qu’il ne devrait montrer son modèle à personne ; mais il leur répondait qu’un seul modèle était bon, et que tous les autres n’étaient propres qu’à allumer des fagots.

Tout en accordant de grands éloges au modèle de Filippo, on ne manquait pas de l’accuser d’être défectueux, parce que l’on n’apercevait pas d’escalier