Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/779

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les écouta patiemment, et leur répondit : « Mes chers parents, je ne puis vous accorder ce domaine : il me paraît juste de le donner au laboureur qui l’a fait valoir à la sueur de son front. Vous n’avez contribué en rien à l’améliorer, vous vous êtes contentés de le désirer, et vous voudriez qu’il fût le prix de votre visite ! Allez, je vous donne ma bénédiction. » C’est ainsi que l’on doit traiter ces gens avides qui sont toujours prêts à se disputer les dépouilles des mourants. Donato appela donc le notaire, et légua son domaine au laboureur, qui, malgré sa pauvreté, lui avait peut-être rendu plus de services, dans ses moments de gêne, que tous ses parents.

Donato laissa ses études et ses dessins à ses élèves, parmi lesquels on compte Nanni d’Anton di Banco, qui mourut avant lui, le Rossellino, Desiderio, Vellano de Padoue et Bertoldo, sculpteur florentin, fidèle imitateur de son maître, comme le prouve un bas-relief en bronze que l’on conserve aujourd’hui dans la galerie du duc Cosme, et qui représente un combat de cavalerie. Ne peut-on pas dire enfin que tous les bons sculpteurs sont élèves de Donato ? Ses dessins sont d’une hardiesse sans égale : il est facile d’en juger par les figures drapées, les figures nues et les animaux merveilleux, que nous possédons de lui dans notre recueil.

Son portrait fut fait par Paolo Uccello.

Voici les épitaphes dont nous avons parlé plus haut :