Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/818

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tumulte et, au sommet, il fit une porte que l’on appelait la Catena, et qui était continuellement gardée par un hoqueton. Il arma d’énormes barres de fer la tour du campanile qui s’était lézardée du côté de la place. Enfin, il améliora et répara ce palais de telle sorte qu’il mérita les louanges de tous ses concitoyens, et qu’entre autres récompenses, il obtint le titre de membre du Collegio, tribunal fort respecté à Florence. J’ai cru devoir parler aussi longuement de cet édifice, parce que, après avoir dit ailleurs qu’il fut construit l’an 1298 par Arnolfo, sur un plan vicieux et irrégulier, avec des colonnes de différents diamètres, des arcades de différentes grandeurs, des escaliers incommodes et des appartements mal disposés, il fallait montrer à quel terme l’avait amené Michelozzo, qui fut encore loin d’en faire une habitation agréable (3). L’an 1538, le duc Cosme, ayant résolu de fixer sa résidence dans ce palais, entreprit de le restaurer convenablement ; mais il fut mal compris et mal servi par les architectes qui dirigèrent ces travaux pendant plusieurs années. Alors il voulut voir s’il était possible de rajeunir la distribution et la décoration du palais vieux sans gâter ce qu’il renfermait de bon. Pour réaliser ce projet, il fit venir de Rome Giorgio Vasari, qui était au service du pape Jules III. Il le chargea non-seulement de donner ses soins à l’arrangement des salles que l’on avait commencées, au premier étage, en face de la place au blé, mais encore d’essayer d’introduire, sans toucher à ce qui