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MICHELOZZO MICHELOZZI

bois de cyprès, pleines de livres magnifiques. On s’occupa ensuite du dortoir, du cloître et de toutes les autres distributions de ce couvent qui, grâce au talent de notre artiste qui les conduisit à bonne fin l’an 1452, passe pour le mieux entendu, le plus beau et le plus commode de l’Italie. On assure qu’il coûta trente-six mille ducats à Cosme qui, tant que durèrent les constructions, paya chaque année aux religieux une pension de trois cent soixante-six ducats. Au-dessus de la porte qui mène à la sacristie, on lit sur une tablette de marbre cette inscription :

Cum hoc templum Marco Evangelistæ dicatum magnificis sumptibus Cl. V. Cosmi Medicis tandem absolutum esset, Eugenius quartus Romanus Pontifex maxima cardinalium, archiepiscoporum, episcoporum, aliorumque sacerdotum frequentia comitatus, id celeberrimo Epiphaniæ die solemni more servato consecravit. Tum etiam quotannis omnibus, qui eodem die festo annuas statasque consecrationis ceremonias castè pièque celebraverint, viserintve temporis luendis peccatis suis debiti septem annos totidemque quadragesimas apostolica remisit auctoritate A. M.CCCC.XLII.


Cosme fit également bâtir, sur les dessins de Michelozzo, le noviciat et la chapelle de Santa-Croce de Florence, ainsi que la porte qui conduit de l’église à la sacristie, au noviciat et aux escaliers du dortoir. Ces travaux ne le cèdent en beauté, en commodité et en richesse à aucun de ceux que le magnifique Cosme de Médicis fit exécuter par Michelozzo. La porte en pierre de macigno fut beaucoup admirée, car jusqu’alors on avait rarement vu imiter ainsi la bonne manière antique.