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MICHELOZZO MICHELOZZI

pelle trente lampes d’argent ; mais elles furent détruites pendant le siège de la ville. Depuis plusieurs années déjà, le seigneur duc a ordonné de les refaire ; on s’en occupe activement, et bientôt elles seront toutes achevées. En attendant, trente autres lampes, non en argent à la vérité, ne cessent jamais de brûler, selon les intentions de Pierre de Médicis. Elles sont suspendues à une corniche en bois peint et doré, sur un angle de laquelle Pagno plaça un vase du milieu duquel s’élance un lis en cuivre, d’une dimension extraordinaire. Cet énorme poids ne porte pas entièrement sur la corniche. Deux branches en fer, peintes en vert, sont scellées dans l’angle de la corniche de marbre, et soutiennent en l’air les autres branches de cuivre. Cette machine, ingénieusement exécutée, est vraiment digne d’éloges. Non loin de là, du côté du cloître, Pagno construisit une seconde chapelle dont les fenêtres reçoivent le jour de la cour et éclairent en même temps le petit orgue. Cette chapelle sert de chœur aux moines. Elle renferme une grande armoire où l’on conserve tous les ornements d’argent de la Nunziata, frappés aux armes et à la devise des Médicis. Hors de la chapelle de la Nunziata, Pagno fit encore un candélabre en bronze haut de cinq brasses, et, à l’entrée de l’église, un bénitier en marbre, ainsi qu’un saint Jean. Au-dessus du banc où les moines vendent des cierges, il sculpta en demi relief une Vierge à mi-corps, grande comme nature,