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autres, celui du plomb ; l’étage supérieur est destiné au dataire et à différents prélats ; et enfin le dernier étage contient des appartements splendidement dorés. On fit aussi, d’après les dessins de Giuliano, les loges en marbre où le pape donne sa bénédiction.

Mais les plus beaux ouvrages que Giuliano laissa à Rome furent le palais et l’église de San-Marco qu’il construisit par l’ordre de Paul II. Il employa à l’érection de ces édifices une quantité prodigieuse de pierres de travertin qui, dit-on, provenaient des vignes voisines de l’arc de Constantin, et servaient de contreforts aux fondements de cette porte du Colysée qui est aujourd’hui détruite.

Giuliano fut ensuite chargé par Paul II d’agrandir la Madonna-di-Loretto ; mais il n’acheva pas cette église dont la coupole fut construite par son neveu Benedetto qu’il avait emmené avec lui, et auquel il avait enseigné la sculpture, l’architecture et l’art de la marqueterie, que ce jeune homme avait jusqu’alors exercé lucrativement à Florence.

Giuliano, étant revenu à Naples pour continuer les ouvrages qu’il y avait entrepris, commença pour le roi Alphonse une porte qui devait être enrichie de plus de quatre-vingts figures que Benedetto exécutait à Florence. La mort du roi arrêta ces travaux, dont on voit encore quelques restes à la Misericordia de Florence.

Giuliano mourut à Naples, âgé de soixante-dix ans, avant le roi Alphonse, qui lui fit des funérailles magnifiques auxquelles assistèrent cinquante