Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/850

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle obtint, à l’aide d’huiles pénétrantes et de couleurs bouillies dans l’eau, des teintes assez variées pour imiter toutes sortes de figures.

Elle ne tarda pas à vouloir rivaliser avec la mosaïque ; mais celle-ci, sans parler de sa position acquise, lui rendant la lutte impossible par l’éclat et la durée de ses matériaux, elle dut se renfermer dans le cercle que les Maiano lui avaient tracé, c’est-à-dire se borner à figurer sur les portes, les stalles, les autels et les confessionnaux.

Puis, lorsque les Giuliano et les Benedetto da Maiano, les Fra Giovanni de Vérone, les Fra Raffaello de Brescia, les Fra Damiano de Bergame et les Bartolommeo de Pola l’eurent amenée à traduire avec une merveilleuse exactitude les dégradations les plus délicates de la lumière, les contrastes les plus énergiques du clair-obscur, les différences les plus légères des plans, en un mot tous les effets de la perspective linéaire et de la perspective aérienne, elle tomba entre les mains de gâcheurs qui en firent un lourd et servile métier.

NOTES.

(1) On lit, dans la première édition du Vasari, l’épitaphe suivante, composée en l’honneur de Giuliano :

Chi ne consola ahimè, poichè ci lassa
Di se privi il Majan quello architetto,
Il cui bello operare, il cui concetto
Vitruvio aggiugne e di gran lunga il passa ?