Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/886

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placée sur un rocher qui se découpe sur un ciel d’une pureté merveilleuse.

J’ai fait tous mes efforts pour montrer avec quel art sont exécutées ces miniatures d’Attavante ; mais j’avoue que je n’ai su donner qu’une bien faible idée de leur beauté, car on ne peut rien désirer de plus parfait dans ce genre pour l’invention, la composition et le dessin. En outre, les couleurs ont un éclat incroyable et sont employées avec une délicatesse ravissante (9).



Maintes fois déjà nous avons payé un juste tribut d’admiration à Fra Giovanni de Fiesole, nous pouvons donc nous abstenir de témoigner de nouveau de notre sympathie pour son caractère et pour son talent. Maintes fois déjà nous avons franchement attaqué les doctrines de l’école qui l’a choisi pour chef, et qui a écrit sur son drapeau : Mysticisme. Mais nous ne saurions trop répéter que tous les efforts des prédicateurs de cette secte tendent à substituer l’immobilité au progrès, les ténèbres à la lumière, la mort à la vie, en voulant ramener et renfermer l’art dans le cycle mystérieux parcouru avec Angelico par les Guido, les Ambrogio, les Memmi, les Gozzoli. Hors de là, disent-ils, il n’y a que maligne et pernicieuse influence, que débauche et dépravation. Ainsi, à les croire, les Masaccio, les Ghiberti, les Brunelleschi, les Léonard de Vinci, les Corrège, les Giorgione, les Raphaël, les Michel-