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notre artiste. Il fit ensuite pour Cosimo Ruccellai le dessin du palais et de la loggia qui est en face dans la rue della Vigna. Malheureusement il commit, dans la disposition de son plan et l’érection de ses arcades, des écarts qui l’obligèrent à quelques ressauts qui nuisirent à la régularité du reste de l’ouvrage. Ces fautes montrent que l’on ne peut rien produire de parfait en architecture, si l’on ne joint pas à la théorie la pratique du métier.

Leon-Battista dessina encore pour les Ruccellai, dans la rue della Scala, un autre palais qu’il accompagna d’une double loggia d’une beauté extraordinaire. Suivant les préceptes de la bonne antiquité, il renonça à l’usage de faire porter des arcades sur des colonnes pour ramener les ordonnances de colonnes au système des plates-bandes ou architraves. À San-Brancazio, il employa la meme méthode pour construire la chapelle Ruccellai, qui est une de ses meilleures productions. On y voit les architraves supportées par deux colonnes et deux pilastres. Au milieu de cette chapelle se trouve un tombeau en marbre de forme ovale et semblable à celui de Jésus-Christ à Jérusalem, comme l’indique une inscription.

À la même époque, Lodovico Gonzaga, marquis de Mantoue, voulut élever, sur les dessins et les modèles de notre artiste, la tribune et la grande chapelle de la Nunziata à Florence. Dès qu’on eut détruit, à l’extrémité de l’église, une vieille chapelle carrée, Leon-Battista commença la tribune en forme de rotonde. Il pratiqua, dans la circonférence de cette rotonde, neuf chapelles en renfonce-