Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/896

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ses études et ses travaux si variés que comme autant de sujets de distraction qui l’ont fatalement détourné de l’architecture, et empêché de se montrer dans cet art aussi habile praticien que profond théoricien. Il semble avoir glissé à dessein sur la prodigieuse réunion de connaissances et de talents qui font de Leon-Battista l’encyclopédiste par excellence de son époque ; et cependant c’était, à coup sûr, l’aspect le plus intéressant sous lequel l’histoire pouvait nous le présenter. Les bornes étroites de notre cadre nous ordonnent de choisir entre l’exposé des réflexions que nous jetons à la suite de chaque biographie, et le récit des particularités omises par Vasari, et qui font de la vie de Leon-Battista un ensemble curieux et imposant à la fois. Bien certains que l’intelligence de nos lecteurs saura nous suppléer, nous avons adopté le dernier parti, qui nous permet de leur offrir, bien qu’encore à l’état de croquis, le portrait si peu connu d’Alberti. Nous l’avons tracé d’après les documents les plus authentiques fournis par ses propres contemporains.

Leon-Battista appartenait à l’illustre famille des Alberti, qui jouissait depuis longtemps de toute la considération et de tout le crédit attachés au mérite rehaussé par une grande opulence et une antique noblesse. Scipione Ammirato, pour donner aux Concini l’éclat qui leur manquait, ne trouva rien de mieux que de leur assigner une origine commune avec les Alberti. Ceux-ci, dès les premiers jours de la république, avaient joué un rôle bril-