Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/899

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donner ici l’analyse. Il est à regretter que la plupart soient composés en latin ; car s’ils ne sont guère lus, nous dirons même s’ils sont inconnus aujourd’hui, c’est sans doute à cette cause qu’il faut l’attribuer. Alberti s’était si bien approprié la langue de Virgile, qu’il composa à l’âge de vingt ans une comédie intitulée Philodoxeos, dont le style naturel et facile trompa Alde Manuce à tel point, que ce célèbre lettré la publia de bonne foi comme une production retrouvée du poète antique Lepidus. Vasari, d’ailleurs, ne nous le donne-t-il pas comme le premier qui ait essayé de latiniser la versification italienne en la soumettant au mètre des vers latins ? Bien plus, dans un manuscrit du quinzième siècle[1], ne lit-on pas qu’il fut en quelque sorte obligé de rapprendre l’idiome maternel, qu’il avait trop négligé durant le long exil de sa famille, per diuturnum familiæ Albertorum exilium. Néanmoins, les ouvrages qu’il écrivit en toscan, tels que son traité De Famiglia, sont des modèles de pureté et d’élégance.

Il étudiait le droit civil et canonique à Bologne, lorsque l’excès de l’application lui causa une dangereuse maladie, accompagnée de symptômes fort singuliers. Ses fibres, trop faibles pour résister à la tension immodérée à laquelle il les avait soumises, se relâchèrent, et il tomba dans un état d’énervement et d’atonie complet. Une espèce de vertige

  1. Codex I Classis xxi M. S. Bibliothecæ Magliabechianæ Florentiæ. — Nos lecteurs trouveront à la suite de ce commentaire un extrait de ce curieux manuscrit.