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l’époque où elle fut achevée. Cette statue est hors de la porte de San-Lorenzo, dans une niche formée de plusieurs sortes de pierres sculptées avec beaucoup de soin. Vellano exécuta encore bon nombre de médailles parmi lesquelles on remarque celles de Paul II et de ses deux secrétaires, Antonio Rosello d’Arezzo et Battista Platina.

Après avoir terminé ces travaux, Vellano revint à Padoue précédé d’une excellente réputation. Il était alors en crédit, non-seulement dans sa patrie, mais encore dans toute la Lombardie et la Marche Trévisane, tant parce qu’il était très-habile dans l’art de fondre les métaux, que parce qu’il n’existait pas alors dans ces pays d’artistes du premier ordre.

Vellano était déjà vieux, lorsque la seigneurie de Venise résolut d’élever une statue équestre en l’honneur de Bartolommeo de Bergame. Elle alloua l’exécution du cheval à Andrea del Verrocchio, de Florence, et celle de la figure à Vellano. Andrea, qui se croyait avec raison un tout autre maître que Vellano, comptait obtenir l’ouvrage en entier ; aussi, en voyant son espoir déçu, il entra dans une telle fureur qu’il brisa le modèle du cheval qu’il avait déjà achevé. Il se retira aussitôt à Florence, mais la seigneurie le rappela et lui confia toute l’entreprise. Vellano, à son tour, se trouva si vivement blessé, qu’il quitta Venise sans dire mot  (3). Il retourna à Padoue où, sans songer à se livrer à de nouveaux travaux, il vécut honorablement, aimé et estimé de ses concitoyens.

Il mourut à l’âge de quatre-vingt-douze ans, et