Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

118 DESIDERIO DA SETTIGNANO.

était couronné par des figures creuses de Syrènes, propres à recevoir les musiciens. La hauteur de l’ensemble était de cent trente coudées. »

Voici comment Hérodien décrit le bûcher des apothéoses :

« À l’endroit le plus spacieux du champ de Mars, on élève sur un plan quadrangulaire régulier, et en forme d’édifice, une charpente qui n’est liée que par un assemblage de bois d’une très-grande dimension. On remplit l’intérieur de cet espace de matières combustibles. L’extérieur est revêtu d’étoffes d’or et décoré de statues d’ivoire, de peintures diverses. Au-dessus de cette bâtisse, s’élève un autre étage, semblable pour la forme et les ornements, mais d’une moindre largeur ; il est percé d’arcades et de portes ouvertes. Sur celui-ci il y a un troisième et un quatrième étages allant toujours en diminuant de circonférence jusqu’au dernier (c’est à-dire le cinquième) qui est le plus étroit de tous. On peut comparer la forme de cette construction à celles des fanaux appelés phares qui, dans les villes maritimes, servent pendant la nuit à diriger les vaisseaux par leur clarté, et à les conduire au port. »

Le bûcher romain est donc le calque fidèle du bûcher grec, et les monnaies antiques nous montrent qu’il était couronné par un quadrige ou des statues, comme celui d’Héphesion par les syrènes. Et si l’on doit ajouter foi aux descriptions de mausolées transmises par les historiens, on verra que par leur masse, leurs dimensions et leurs étages, ils ressem-