Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/243

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nico peignit le tableau de l’autel, il le couronna d’un beau tabernacle, sur le fronton duquel il fit un petit écusson d’un quart de brasse avec les armes des Ricci. Ceux-ci, aussitôt que la chapelle fut découverte, cherchèrent leurs armoiries, et, ne les voyant pas, allèrent, munis de leur contrat, se plaindre au tribunal des Huit. Les Tornabuoni montrèrent que, suivant les termes du contrat, ils avaient placé, dans le lieu le plus apparent et le plus honorable, les armes de leurs adversaires. Ces derniers se récrièrent, soutenant qu’il était impossible de les apercevoir ; mais on leur répliqua qu’ils devaient être enchantés d’être voisins du très-saint Sacrement, et ils perdirent leur cause. Si nous semblions nous être écartés de notre sujet, en faisant ce récit, nous nous excuserions en disant qu’il se trouvait au bout de notre plume, et que notre seul but a été de montrer que la pauvreté succombe toujours devant la richesse, qui, en s’appuyant sur la prudence, ne manque jamais d’arriver à ses fins sans être blâmée par personne.

Mais retournons aux ouvrages de Domenico. On voit d’abord, sur la voûte de la chapelle, les quatre Évangélistes plus grands que nature, et sur la muraille où est la fenêtre, les Histoires de saint Dominique, de saint Pierre martyr, et de saint Jean dans le désert, l’Annonciation de la Vierge et plusieurs saints, protecteurs de Florence, agenouillés au-dessus des fenêtres. En bas, à droite, se trouve le portrait d’après nature de Giovanni Tornabuoni, et à gauche, celui de sa femme. On les dit tous deux