Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/296

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Médicis, un enfant en bronze étranglant un poisson, qui était destiné à la fontaine de la villa Careggi ; mais le duc Cosme l’a fait placer sur la fontaine de la cour de son palais(4). L’enfant est vraiment admirable. Lorsque la coupole de Santa-Maria-del-Fiore fut achevée, on résolut, après beaucoup d’hésitation, de couronner l’édifice d’une boule en cuivre, suivant le projet laissé par Filippo Brunelleschi. Andrea, auquel cette entreprise fut confiée, fit une boule haute de quatre brasses, qu’il fixa sur un bouton avec une telle solidité qu’elle pouvait porter la croix sans aucun danger. Cet ouvrage exigea beaucoup de soin, car il fallait ménager une entrée dans la houle, et en même temps l’armer de façon qu’elle n’eût rien à redouter des vents les plus impétueux(5).

Bien qu’Andrea, que sa mobilité d’esprit empêchait de s’appliquer longtemps à une même chose, ne mît point en œuvre les cartons dont nous avons parlé plus haut, il ne laissa pas néanmoins de faire quelques peintures. Ainsi il exécuta, pour les religieuses de San-Domenico de Florence, un tableau dont il fut lui-même si content que bientôt après il peignit, à San-Salvi, pour les religieux de Vallombrosa, un Baptême du Christ. Son élève, Léonard de Vinci, alors très-jeune, y fit un ange tellement supérieur à toutes les autres figures, qu’Andrea, honteux d’être surpassé par un enfant, ne voulut plus jamais toucher à ses pinceaux.

Cosme de Médicis avait choisi, parmi les nombreux antiques qu’il avait rapportés de Rome, un