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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/352

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eussent été menées à fin ; mais il n’en fut point ainsi, parce que le Tribolo ne sut pas déployer la célérité convenable au moment où le duc, que n’arrétaient point les empêchements qui l’entravèrent plus tard, était disposé à lui fournir les bras et l’argent nécessaires. Son Excellence voulait même alors réunir aux eaux déjà si abondantes de Castello celles de Valcenni, pour, delà, les conduire, au moyen d’un aqueduc, jusqu’à Florence, sur la place du palais. Si cette entreprise eût été confiée à un homme plus expéditif et plus avide de gloire que le Tribolo, elle aurait, tout au moins, été poussée fort avant. Mais le Tribolo, sans compter qu’il était employé à plusieurs autres ouvrages par le duc, était assez lent de son naturel. Durant tout le temps qu’il travailla à Castello, il n’exécuta de sa main que les deux fontaines et les statues de l’Arno, du Mugnone et de Fiesole. Cela, nous le répétons, doit surtout être attribué aux nombreuses occupations dont le Tribolo avait été accablé par le duc, qui lui fit construire, entre autres choses, un pont sur le Mugnone, hors de la porte San-Gallo, dans la direction de la grande route de Bologne. Comme le fleuve coupe la route obliquement, le Tribolo fut obligé de bâtir ce pont de biais, et malgré cette difficulté, il réussit à lui donner autant de solidité que d’élégance.

Peu de temps auparavant, le duc résolut d’élever un tombeau en l’honneur du seigneur Jean, son père. Le Tribolo désira être chargé de l’exécution de ce monument. Il fit aussitôt, en concurrence de