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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/58

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Le Frate compta, parmi ses amis à Gènes, le savant et généreux Messer Cipriano Pallavacino, l’abbé Negro, Messer Giovanni de Montepulciano, le prieur de San-Matteo, et en un mot tous les gentilshommes et les seigneurs les plus distingués de la ville.

De Gènes, où il avait acquis non moins de fortune que de réputation, le Frate se rendit à Rome pour revoir le Buonarroti ; il voulait en même temps essayer de se remettre en rapport avec le duc de Florence, dans l’espoir d’être rappelé pour terminer l’Hercule qu’il avait commencé ; mais en arrivant à Rome (où soit dit en passant il acheta un cavalierat de San-Pietro), il reçut de Florence des lettres qui lui apprirent que le Bandinelli, ayant persuadé au majordome Riccio que l’Hercule était un marbre estropié, avait obtenu la permission de le briser et de s’en servir pour faire les corniches du tombeau de Jean de Médicis. Indigné de la présomption, de l’arrogance, de l’insolence du Bandinelli, le Frate jura de ne pas retourner de si tôt à Florence.

Il était donc depuis quelque temps à Rome, lorsque les Messinois résolurent d’élever sur la place de leur cathédrale une fontaine ornée de nombreuses statues. Les agents que les Messinois expédièrent à Rome, avec ordre de leur ramener un sculpteur habile, choisirent Raffaello da Montelupo ; mais, cet artiste étant tombé malade au moment de partir, l’entreprise fut confiée à Fra Giovan’-Agnolo. Notre Frate laissa à Rome son neveu Angelo, et se mit en route avec Martino pour Messine.