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Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/383

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l’envie ou par l’ignorance qui a jugé bon de leur substituer des images plus fraîches. Mais c’est surtout de la réforme de l’église que les monuments primitifs de l’art occidental ont eu à souffrir. La réforme, tout en offrant un nouveau champ à l’activité humaine, traita les beaux-arts d’une manière hostile et les punit d’avoir illustré les anciennes croyances. D’un côté une dédaigneuse et stupide indifférence, de l’autre côté une violence ouverte et une rage aveugle se réunirent pendant trois cents ans pour anéantir ce que l’âge antérieur avait laissé de remarquable et de grand.

Depuis peu d’années seulement, quelques archéologues, animés d’une énergie intime, soutenus par un enthousiasme calme et patient, et guidés par un esprit impartial, ont osé pénétrer dans les ténèbres de cette époque de l’histoire de l’art, et recueillir les débris dispersés du passé ; bientôt, il faut l’espérer, leurs persévérantes recherches réhabiliteront une foule de précieuses productions qui serviront à combler les nombreuses lacunes qui existent dans les ouvrages de ce temps et à démontrer avec évidence que le Nord, loin d’être resté étranger au développement de l’art, y a au contraire puissamment contribué.

Le peu de documents que l’on a réunis jusqu’à présent sur les premières phases de la peinture dans les Pays-Bas ne doit pas cependant faire supposer qu’elle y ait été tardivement cultivée. Elle dut y pénétrer avec la civilisation romaine et s’y fixer avec le christianisme. Plusieurs anciens chroni-