Aller au contenu

Page:Vatsyana - Le Kama Soutra, 1979.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Des détails de la vie domestique et sociale des anciens Hindous ne seraient pas complets si l’on passait sous silence la courtisane : aussi la Sixième Partie est-elle entièrement consacrée à ce sujet. Les Hindous ont toujours eu le bon sens de reconnaître les courtisanes comme un élément de la société humaine, et aussi longtemps qu’elles se sont conduites avec décence et modestie, elles ont été entourées d’une sorte de respect. Elles n’ont jamais, en tout cas, été traitées en Orient avec cette brutalité et ce mépris si communs dans notre Occident ; et leur éducation a toujours été supérieure à celle des autres femmes dans les contrées orientales.

Si l’on remonte aux époques les plus reculées, la jeune danseuse et la courtisane hindoue bien élevée ressemblaient à l’hétaïre des Grecs ; instruites et aimables, elles faisaient des compagnes de beaucoup préférables à la généralité des femmes mariées ou non mariées. De tout temps et dans tous les pays, les femmes chastes et celles qui ne le sont pas ont toujours eu ensemble une certaine rivalité. Mais s’il y a des femmes qui sont nées courtisanes, et qui suivent les instincts de leur nature dans toutes les classes de la société, il est incontestable, comme l’ont dit plusieurs auteurs, que chaque femme a dans sa nature une tendance pour la profession,